TOK

TOK

La Stradda, le magazine de la création Hors les Murs

TOK « Véritable foyer de création, le FAR de Morlaix 2007 cachait dans sa programmation une petite perle : le spectacle de cirque de l’année. Une fantaisie burlesque et poétique imaginée et interprétée par Danielle Le Pierrès, Christophe Lelarge et Patrice Wojciechowski.Tout droit sortis d’un coffre à jouets, trois personnages déguingandés, menés par un tambour-major, font leur cirque à la lueur d’un vieux lampadaire. S’enchaînent une série de saynètes acrobatiques, tendres et enjouées. P’tit Cirk devenu grand ! »
Thierry Voisin, janvier 2008

Le Dauphiné Libéré

Coup de coeur : TOK, Entre cirque et poésie
Il est de ces univers enchanteurs qui ne laissent personne indifférent. Celui de « Tok », dont la magie ne faiblit pas une seconde et qui entraîne son public dans un voyage digne des plus beaux rêves d’enfants, en fait partie.
La compagnie du P’tit Cirk nous fait bien vite oublier qu’il s’agit d’un spectacle.
Qu’on le doive à ce décor épuré brillamment vivifié par une interprétation sans faille ou à cette mise en scène dans laquelle joie et mélancolie se côtoient dans une danse enivrante, une chose est sûre : la frontière entre cirque et poésie n’existe plus.
Sous le chapiteau, quatre protagonistes déroutants se partagent la vedette. « Madame le colonel », danseuse exceptionnelle, a bien sûr toujours le dernier mot… Elle est accompagnée d’un contrebassiste, dont la housse attend le moment propice pour s’animer, et d’un agile personnage aux bras étrangement longs victime d’un improbable lancer de ventouses.
Tous progressent au son d’un joueur de bandonéon impassible qui a aucun moment ne fausse compagnie à cette tendre évasion.
Rivalisant de trouvailles malicieuses, « Tok » s’achève sur une scène de trapèzes.
Amaury BARADON, août 2008

Télérama, supplément « sortir » T T T

Quand trois copains bretons qui s’envoyaient en l’air avec les Arts sauts rencontrent un musicien qui anime des fest-noz, qu’est-ce qu’ils font ? Des crêpes ? Non, un spectacle de cirque, et du meilleur cru(…)ce n’est pas du Toc, juste espiègle, grandiose et saisissant »
Thierry Voisin / octobre 2008

DNA – Dernières Nouvelles d’Alsace

La compagnie Le P’tit Cirk a monté son chapiteau à Phalsbourg pour y donner rime au son de bandonéons et autres clowneries musicales.
Le chapiteau du P’tit Cirk est solidement posé à terre comme tout chapiteau de cirque. Mais à bien y regarder un chapiteau a, de loin, des allures de chapeau. Oui Tok veut dire chapeau en breton.

La raison du cirque est la plus forte et la plus belle.
Et quand on sait ce qu’un coup de vent sait faire avec un chapeau on peut s’attendre à beaucoup. Sauf qu’avec Tok la tempête et la fantaisie est sous le chapeau. Voilà un spectacle où on entre sans « toker » pour être enveloppé dans une ambiance feutrée de tendresse. Les artistes ont travaillé à partir d’images de leurs corps dans un univers de trois fois rien. Ils ont su transformer ces deux dimensions en une troisième représentée par l’émerveillement… Le spectacle se joue sur une place délabrée : un cercle entouré d’une palissade avec une porte en planches grossières. A droite, un kiosque à musique ouvert à tous les vents, vents musicaux bien sûr ; à gauche un lampadaire flirtant avec le dôme du chapiteau. Arrivent petit à petit les « tokés » du P’tit Cirk : le groom et son calot rouge, un musicien et sa toque casaque et blanche, un éméché avec son melon aussi rond que lui, et une madame loyale, colonelle russe au képi rouge colère.
Ils ne parlent pas avec des mots mais tout est parlant en eux : les mimiques, les regards, les déplacements des corps et la musique. Cet univers, pourtant dénudé, devient objet à cirque. La palissade se métamorphose en castelet, le lampadaire en trapèze, le kiosque en boîte à musique, la housse d’un violoncelle en tapir.
La colonelle veut bien mettre un peu d’ordre dans tout cela mais la raison du cirque est la plus forte et la plus belle aussi. Les personnages sont tour à tour happés par les lois contraires à la pesanteur : la colonelle chante à l’envers sur le trapèze, l’éméché est de mèche avec le groom pour écrire des belles boucles trapézoïdales, et le musicien s’emballe avec des instruments biscornus. Une fois dans les airs, musicaux et célestes, le petit monde du P’tit Cirk a du mal à reposer les pieds sur terre, en témoigne leur descente tout en douceur du trapèze…

Une volonté de mettre au service du beau la performance physique.
Tok est du spectacle de grand art car pour arriver à cette parole de cirque enchantée, le travail est immense. On le perçoit non seulement dans les trouvailles travaillées jusqu’au confinement de l’anodin mais aussi dans une maîtrise des corps. Les mimiques sont précises et collent à la peur des personnages. Les acrobaties sont si belles qu’on en oublierait la force mise en œuvre qui disparaît ici comme un souffle.
La force poétique de Tok vient bien sûr de la délicatesse de ses scènes mais repose sur une volonté de mettre au service du beau la performance physique. Les spectateurs du festival de Phalsbourg ne s’y sont pas trompés : ils se sont levés comme un seul homme pour une ovation à vous emporter les chapeaux. Oui, chapeau donc, très grand coup de chapeau pour Tok !
D.M. / 1er Août 2009

La Terrasse, le journal de référence de la vie culturelle / Hors-Série : AVIGNON en scène(s) 2008

Quelques mesures de bandonéon sous les lueurs timides d’un vieux lampadaire, une portée de trombone à coulisse et des soupirs de contrebasse… Ainsi tournent les jours dans Le petit cirk, virevoltant au rythme du kiosque à musique. Derrière la palissade rouillée, c’est « Madame Le Colonel » qui mène la ronde sur la piste en coco, entre un air de trapèze et un drôle de tango. Le groom n’a qu’à bien se tenir et l’homme, déjà bien imbibé, retrouver la verticale et marcher droit, sous la houlette du musicien. Sauf que, dans ce monde-là, tout s’embrouille et tourneboule les habitudes de la pesanteur. Mariant les techniques du cirque, du cinéma muet, du mime, Tok frappe aux portes des mondes enfantins, pleins de nostalgiques chimères et de poésie brute.
Gw. D./ juillet 2008

Les trois coups.com

le seul journal quotidien du spectacle vivant

« Quand le cirque est créatif »
Loin de l’agitation des remparts, qu’il est bon, le soir venu, de s’enfoncer sur les petits chemins de l’île Piot, quand la fraîcheur et le calme baignent les bords du Rhône… Mais ne vous y trompez pas, au bout de la route, c’est un univers enflammé et coloré qui vous attend. Au détour d’un virage, un chapiteau apparaît, posé comme un roc au milieu d’une pelouse, et tout auréolé de guirlandes lumineuses. C’est là que Le P’tit Cirk présente « Tok », une création à la croisée des genres, qui, sans rien renier de ses fondements circassiens, s’ouvre allègrement sur d’autres horizons. C’est drôle, poétique, plein d’énergie. Un spectacle fort réjouissant dans un lieu, l’espace Vincent-de-Paul, qui semble regorger de belles surprises.
C’est dans un univers farfelu et décalé que nous nous retrouvons embarqués pour une heure à bord du P’tit Cirk. Un groom maladroit et timide, un contrebassiste en lutte avec son instrument, un accordéoniste bougon et revêche, et surtout Mme le Colonel, qui tente de tenir l’ensemble d’une main de fer : voilà les personnages de ce quatuor. Avec beaucoup de malice, et un brin de mauvaise foi, chacun tente au mieux de se faire une place dans ce monde à part. Les artistes, d’une impeccable maîtrise physique, impliquent totalement les corps dans leur interprétation. Chaque personnage se définit avant tout par une énergie, un tempo, une gestuelle qui lui sont propres. L’absence quasi totale de mots renforce cet impact des corps. Le rythme ainsi donné au spectacle lui confère une grande dimension clownesque et de beaux moments comiques.
Tok confirme, pour ceux qui en douteraient encore, que le cirque contemporain a plus d’un tour dans son sac, et sait faire preuve d’une abondante diversité. Loin d’être de simples techniciens, ces circassiens sont des artistes complets, qui apportent poésie, humour et imaginaire au spectacle. Les numéros de cirque pur, ici axés sur la voltige aérienne, sont parfaitement maîtrisés et d’un grand esthétisme. Le corps musclé et souple de Mme le Colonel s’envole dans un très beau solo de trapèze. Le contrebassiste et le groom se lancent, quant à eux, dans un numéro époustouflant de voltige, où le public, effrayé mais ravi assiste à des sauts de plus en plus risqués, mais toujours parfaitement maîtrisés. Pendant ce temps, l’accordéoniste accompagne le tout avec une grande créativité musicale et beaucoup d’intelligence.
Elise Noirand / avril 2008