« 2 »
KRITIK, magazine culturel de l’ ouest
« 2 », Le P’ tit Cirk : Très grand P’ tit Cirk !
C’ est comme le début du monde. Il est de ces spectacles qui remuent le ventre des émotions. « 2 » est un mirage qui d’ un coup de trapèze nous emporte dans les airs et nous colle au plafond du petit chapiteau dans lequel il prend place. Dans cette cavalcade circassienne en sabots de bois, jongle et acrobaties forment le terrain de jeux de deux personnages dont l’ espièglerie et la spontanéité flirtent avec la profondeur des sentiments. Entre terre et ciel, entre deux bougies d’ anniversaire, se raconte une attente, une attention particulière à l’ autre. Solitudes, effleurements, la piste est joyeuse, innocente, et témoigne de cette nécessité du frottement.
Dans cette troisième création du P’ tit Cirk, Danielle Le Pierrès et Christophe Lelarge continuent leurs explorations autour du trapèze, de l’ aérien et du clown. Ils façonnent des personnages lunaires avec une grande justesse, des enfants du paradis, forts, à la rigueur taquine, à la minutie aiguë comme un papier de bonbon froissé. Superbe morceau de mime, « 2 » évite les écueils de la performance grandiloquente et suggère une poésie dans laquelle les corps sont évidents, les gestes sont délicats et les regards d’ une intensité merveilleuse. Tout dans ce spectacle appelle l’ humilité, la tendresse et l’ humour. Ombilical !
Anne WARIN / Février 2010
La Stradda, le magazine de la création Hors les Murs
« 2 » est un petit moment de tendresse à partager, trente brève minutes aussi précieuses que l’éphémère d’une étoile filante. Un court instant à l’abri d’un monde…au cœur d’un autre. Dans ce ballet aérien minimaliste, le duo formé par Danielle Le Pierres et Christophe Lelarge fait plaisir à voir. Après « Tok » (création 2006), ces anciens artistes du Centre national des arts du cirque et des Arts Sauts ont su rester fidèles à leurs envies artistiques « épurées, sans artifices, jouant sur le simple et non le grandiose, sur la fragilité… »
Une technique circassienne au service d’un univers sensible, d’une scénographie les yeux dans les yeux,, tendrement humaine.
Arneault AIMEREUX / Avril 2009
Les Trois Coups
2, de Danielle Le Pierrès et Christophe Lelarge « Beau comme un sourire »
Danielle Le Pierrès et Christophe Lelarge sont sortis en 1989 de la première promotion du CNAC (Centre national des arts du cirque). Leur parcours est riche et peu banal, des Fratellini au Cirque du Soleil en passant par les Arts sauts… Ils l’ont roulée, leur bosse. C’est en 2004 qu’ils fondent leur compagnie, Le P’tit Cirk, avec trois autres camarades de jeu. Comme le titre l’indique, « 2 » est un duo. Unis comme deux rimes embrassées, Comment vous dire la magie qui se passe de mots ? Enfermer dans la sémantique ce qui n’est que sentiments et émotions profondes ? Voilà qui est bien difficile d’autant que mes yeux sont encore humides de la tendresse palpable qui émane de ce spectacle pétri d’amour et d’espièglerie.
Que vous dire ? Ils sont deux. Ils ont deux chapeaux, un trapèze et une boîte et… ah, oui ! un chapiteau pour y loger leur « art-en-ciel ». Ils sont un homme et une femme grimés en clowns sobres et joyeux. Ils causent en regards et sourires, assis au centre de la petite piste. La force de leur lien est cette base complice qui tisse le rire et la poésie du spectacle, qui le rend possible. Il y a aussi un air d’accordéon qui semble composé au tempo du trapèze et avec toute la gamme de sentiments qui traverse l’air d’elle à lui, et de lui à elle.
Une histoire ? Peut-être. Celle d’un anniversaire – de qui est-ce l’anniversaire ? Quelle importance ? – où l’on s’offre le plus beau cadeau qui soit, trésor sans pareil : une fraise Tagada. Ou encore, l’histoire du jeu – pas du jeu de l’amour-séduction, non, cette paillette menteuse n’est pas de ce monde-là ! -, du jeu enfantin de la balançoire au cache-cache, du chapardage taquin au je-te-tiens-tu-me-tiens. Un conte sur la tendresse d’enfance, sur l’amour généreux, pas gnangnan pour un sou. Juste tendre et profond. Et c’est vrai qu’ils se tiennent. Ces deux êtres de fragilité se veillent, ne se perdent jamais des yeux même lorsque les paupières sont closes. Alors ? C’est une histoire de cœurs qui battent, racontée par des pulsations, des gestes simples, de douces farces et une infinie douceur. Et quand ils sortent, émus et attendris, enfin redevenus souples et perméables, les spectateurs ont droit à leur fraise Tagada. Jolie matérialisation d’une volonté d’offrir au public une part du trésor qu’ils renferment.
Lise Facchin / juin 2009
Le Journal de Saone-et-Loire
Moment de grâce
Deux et un chapiteau, 2 et deux chapeaux, 2 et un trapèze… et c’est tout : simple, pur, rafraîchissant, tendre et inventif. Ils attendent, et en attendant ils se regardent, s’aiment et se font rire. Des petits riens jolis, créatifs qui font un grand tout talentueux , on en veut encore et encore. Pour les amoureux du beau, du vrai, de l’imaginaire… et pour les amoureux tout simplement !
Anne Prost / 25 juillet 2009
Chronique Chalonnaise
« 2 » du P’tit Cirk, c’est de l’émotion pure. C’est beau. Pas de bla bla. Pas de chi chis. En une demi heure, dans un tout petit chapiteau, vous sortez avec le sourire, les yeux écarquillés ; vous avez côtoyé le grand.
Un anonyme, festival Chalon dans la Rue / juillet 2009